Absolem. Absolem. Un prénom peu commun qui lui correspond bien. Absolem est complexe. Absolem est indéfinissable. Absolem est indomptable. Absolem est ne se laisse pas marcher sur les pieds. Absolem est franche. Absolem est est impulsive. Absolem est agressive. Absolem est perdue. Absolem est cassée. Absolem est brisée. Absolem est triste. Absolem est forte. Absolem est discrète. Absolem est grande gueule. Absolem est casse-pieds. Absolem est solitaire. Absolem est sadique. Absolem est intelligente. Absolem est lunatique. Absolem est horripilante. Absolem est capricieuse. Absolem est folle. Absolem est maladroite. Absolem est peureuse. Absolem est seule. Absolem est rêveuse. Absolem est enfantine. Absolem est compréhensive. Absolem est bavarde avec peu de gens. Absolem est agoraphobe sur les bords. Absolem est droguée. Absolem est une fan de la musique ringarde. Absolem n'aime pas la simplicité. Absolem n'aime pas sa mère. Absolem veut devenir quelqu'un. Absolem veut aller à l'université. Absolem est Absolem.

*clic* Bienvenue sur radio FM, la radio qu'il faut! Il est sept heure trente, debout debout! Au programme de cette matinée, le nouveau single de... Oh ta gueule. La main de la jeune fille avait jaillit de la couette et venait de s'abattre lourdement sur le radio réveil. Tous les, matins étaient difficiles. Mais chaque matins était pire que le précédent.
Elle se releva avec difficulté. Le lycée ne l'attendrait pas, elle avait comprit ça il y a quelques temps déjà. Elle s'obstinait à vouloir y aller, même si Absolem savait très bien qu'elle n'avait pas les moyens d'aller à l'université. Mais se sentir intelligente dans un monde comme le sien n'était pas donné à n'importe qui. Et ça aussi, elle l'avait comprit. Soupirant, elle passa sa main sur son visage et si dirigea vers la porte. Au passage, elle heurta cahiers et habits ce qui ne la gênait en rien. Sa chambre avait l'air parfaitement ordonné contrairement au reste de la maison. Elle parcourra le minuscule couloir pour atteindre la kitchenette. Tout l'appartement était dans un piteux état, mais son salaire minable de serveuse après les cours ne lui permettait pas de s'acheter quelque chose de mieux. Sa mère claquait l'argent de sa fille en drogue et en alcool lorsque ses pourboires de prostitué ne le lui permettait pas. Absolem chercha péniblement un verre et après l'avoir rapidement lavé, s'autorisa du bout des lèvres un verre d'eau. Déjeuner ici lui était impensable, la saleté était bien trop importante. Elle avait toujours vécu ainsi. La crasse n'était qu'une habitude.
Après s'être préparée rapidement, elle se rendit au salon. Jodie. JODIE PUTAIN!. Sa mère émit un faible soupir. Aussi blanche que sa fille, ses cheveux blonds autrefois magnifiques étaient gras et fillasses. Une aiguille et des coton juste à côté d'elle, Absolem devinait sans peine la soirée de sa mère. Jodie n'avait rien à voir avec la fille souriante des photos qu'Absolem avait un jour trouvé. Sa mère n'était qu'une larve, molle et sale. Prostituée et junkie, la jolie brune ne l'avait jamais vue autrement. Abslem soupira et baissa les bras. Elle n’aimait pas sa mère. Son état l'indifférait. Tant qu'elle ne crevait pas aujourd'hui, Absolem n'avait pas de problème.
FLASHBACK Maman, maman! Regarde mon dessin! Casse toi putain! C'est quoi ça? La chambre c'est au fond mon grand. Fais pas trop attendre le bolide chérie. Sinon, pas de cash ma jolie. Absolem tire toi, je bosse bordel! Mais maman... Mon dessin... Absolem avait six ans. Voyant le monde de sa petite taille, tout lui paraissait beau et gentil. Sauf lorsqu'elle croisait la route de Jodie. Habituée à se débrouiller seule depuis sa première année de scolarisation, elle rêvait encore que sa mère viendrait la chercher un jour après l'école. Absolem lui tendrait alors son beau dessin et Jodie lui dirait combien elle aimait sa fille. La gamine voyait la scène tous les jours. Mais jamais elle devenait l'enfant heureux.
Elle n'avait jamais comprit le travail de Jodie. Mais elle savait qu'il y avait des gens. Des femmes, des hommes. Tout y passait. Et sa mère ne payait pas l'électricité. Lorsqu'Absolem faisait ses devoirs, il arrivait que sa petite lampe s'éteigne subitement. Non sa mère ne payait pas toujours tout correctement. Sa maman n'achetait pas de bons gouters ou de jolis habits. Non sa mère à elle achetait une petite poudre blanche, comme de la farine, qu'elle mangeait par le nez. Mais qui ne la rendait pas vraiment gentille.
Absolem baissa la tête et se dirigea vers sa mini chambre. Son coin à elle. Ses dessins. Sa fenêtre donnant sur la ville. Son matelas qui servait de lit. Voilà ce qu'était sa vie.
Sur le chemin du lycée, Absolem chercha désespérément une cigarette. Bien que la drogue ne lui soit pas inconnue, elle ne fumait pas vraiment. des clopes. Mais cette idée d'en chercher lui plaisait bien. A la place elle trouva son portable. Elle le rappel. Il ne réponds pas. Elle jure et balance son téléphone dans son sac. Elle se jure qu'elle n’essaiera plus. Mais dès qu'elle en aura l'occasion, elle rappellera.
Arrivée, elle passe droit devant les jeunes. Trop stupides, trop futiles. Elle les sent innocents et bêtes, malgré le fait qu'ils pensent avoir tout vu de la vie après avoir bu deux verres de vodkas et fumé une cigarette. Ils se donnent un genre et parle beaucoup mais peu d'entre eux ont vraiment eu aperçu de l'Enfer. Elle, elle le voit tous les jours. Après avoir atteint l'entrée du bâtiment, elle se dirige vers les toilettes. Ben enfin trainée! T'as foutu quoi ça fait vingt minutes que je t'attends: Ta gueule connasse. Jodie à refait des siennes? Et toi tu veux mon poing? La jeune fille éclate de rire tandis qu'Absolem la foudroie du regard. Parce que parmi tous les abrutis, il y a Jules. Jules, cette petite américaine à l'apparence toute sage qui se révèle être une adepte de la débauche. Elle se connaissent depuis le collège. Jules, est la petite dernière de sa famille. Choyé et aimée. Ce qu'Absolem n'a jamais été. Mais Jules n'aime pas cette idée. Alors Jules se rebelle sans cesse.