Il vient d'une famille aisée (papa dirigeait un cabinet d'avocats très réputés avant de se lancer dans une carrière politique). Jagger n'a donc manqué de rien dans sa tendre enfance et folle adolescence • il a quitté le cocon familial à sa majorité pour être un peu plus libre. Pendant un an il a voyagé sur le continent Américain, faisant de petits jobs ici ou là pour financer le trajet, ses parents n'ayant pas voulu financer le moindre kilomètre • il fait du bénévolat pendant son temps libre, il aime se rendre utile • il adore les sensations fortes, alors vous pouvez compter sur lui pour le parachutisme, l'escalade ou la plongée avec les requins... Cela peut paraître un peu suicidaire, mais il adore les montées d'adrénaline • il en a assez honte, mais il crie comme une fille quand il voit une araignée. Il a vraiment horreur de ces bestioles • il est d'une humeur exécrable tant qu'il n'a pas eu son café matinal. Mieux vaut ne pas s'amuser à le lui subtiliser sous peine de mourir dans d'atroces souffrances • il voue un culte suprême à la musique, surtout le rock, le swing et la soul • il fait un footing presque tous les matins • depuis 'ça' de Stephen King, il a des sueurs froides dès qu'il voit un clown • il ne supporte pas qu'on puisse faire du mal aux animaux • il adore les sucreries. Bonbons, pâtisseries, il ne peut pas résister devant une douceur ; surtout s'il y a du chocolat • il devient intenable à l'approche de noël. C'est un véritable fanatique de cette période de l'année • il a beaucoup de mal avec les blockbusters insipides, préférant les vieux films hollywoodiens • il ne croit pas en Dieu. L'idée d'une entité en laquelle il faut croire aveuglément le laisse pour le moins dubitatif. Rationnel, il ne croit qu'en ce qu'il voit • il adore jouer au poker et est un excellent bluffeur. règle d'or à respecter pour rester en vie ?! Ne jamais lui demander de cuisiner ! Pour lui, un four est une invention mystérieuse et dangereuse • il est absolument sans gêne, ainsi il vaut mieux s'habituer à son côté très tactile, envahissant et à sa manie de se trimballer à moitié dévêtu • il a allergique au fruit de mer • il a deux chiens, Doc et Copernic.

« Vous devez être tellement fière de vos parents ! » Jagger leva les yeux au ciel et il fit son plus beau sourire. Espérant pouvoir couper court à l’interrogatoire que la journaliste semblait préparer. Il se retourna pour lui faire face après avoir posé son regard sur ses parents en train de faire un discours. « Oui, je suis vraiment très fier d’eux. Qui ne le serait pas d’avoir des parents qui font tant de choses ?! » Il retint un rire cynique en songeant qu’ils avaient tout réussi sauf leur rôle de parents. Car il fallait avouer qu’ils avaient énormément investi dans l’humanitaire, finançant des écoles et des hôpitaux et faisant des dons pour beaucoup d’œuvres caritatives -qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour avoir l'air respectacle et généreux ! Mais c’était justement à cause de toutes ces choses qu’ils avaient voulu faire qu’il les avait peu vus, enfin ça est le fait qu'ils se fichaient éperdument de lui tant qu'il obéissait comme il était censé le faire. Il avait ainsi passé toute son enfance avec sa soeur ne les voyant que quand ils en avaient le temps. Même aujourd’hui, il ne se rappelait pas de la dernière fois où ils avaient eu le temps de se parler. Après tout sa mère était souvent plongé dans ses souvenirs de gloire, se remémorant avec nostalgie de l'époque où elle était mannequin, quant à leur père c'était l'ancien dirigeant d'un cabinet d'avocat réputé et aujourd'hui un politicien à son apogée. « Tout le monde sait qu’ils sont à l’origine de beaucoup de projets et qu’ils ont contribué à bien d’autres. Enfin, je ne vais pas vous embêtez avec tout cela, car je ne vous apprends rien de nouveau. » Il était finalement assez mal placé pour répondre, étant donné qu’il ne les connaissait pas plus que cela. Le peu de temps qu’ils passaient ensemble était fait de banalités entrecoupées de silence pesant. Il se sentait mieux quand ils n’étaient pas là, il s’était habitué à leur absence. Il était après tout de pouvoir faire ce qu'il voulait quand il voulait. Car ce n'est pas l'armée de gouvernantes que ses parents avaient engagés qui avaient réussi à le calmer. De plus, ses parents se moquaient bien de ce qu'il faisait tant que cela ne se savait pas, seules les apparences importaient. Du moment qu'ils se montraient à la hauteur de leurs attentes, ils lui fichaient la paix et son compte en banque était bien rempli.

« Je... écoute, ce n'est pas... » Il soupira, assez mal à l'aise. Qu'était-il censé dire ? Il savait ce qu'il avait envie de lui dire, mais le tout était de le faire avec tact. Il était censé être un type bien et les types bien faisaient les choses avec subtilité et égard. « Je croyais que je te plaisais ! » A vrai dire lui aussi, mais il fallait bien admettre qu'embrasser son traversin lui aurait certainement fait le même effet. Il ne ressentait absolument rien alors que tous ses collègues avaient bavés sur elle. Mais dès qu'elle avait commencé à se montré entreprenante, il avait bondi du canapé et mit le plus de distance entre eux. Il y avait eu après cela un blanc et finalement il en était là, à essayer de trouver une excuse pour s'enfuir. Il marmonna qu'il ne se sentait pas vraiment bien, qu'une blessure qu'il s'était fait lors de son jogging matinal le faisait souffrir. Après cela, il avait tenté de calmer les battements affolés de son cœur et l'étourdissement qui l'avait saisi. Arrivé chez lui, il avait filé dans sa chambre -où il s'était enfermé à double tour- sans un regard pour personne.
Il avait compris ce jour-là que les femmes ne lui faisaient aucun effet et que s'il disait quoi que ce soit il se retrouverait à la porte avant d'avoir pu dire ou faire quoi que ce soit. Ses parents n'accepteraient jamais qu'il soit homosexuel, pour eux c'était une déviance et il savait parfaitement qu'il se ferait envoyer chez un psy pour être remis dans le droit chemin et si cela ne marchai pas qu'ils le considéreraient comme mort et feraient tout pour que tout le monde oublie qu'ils avaient eu un fils. Il avait donc choisi de provoquer une crise sur une autre sujet, et avait refusé de suivre les études de droit auxquelles son père le prédestinait. Il n'avait jamais eu envie de se suivre les traces de son père et plus loin ses études pourraient l'éloigner de chez lui mieux il se porterait, il ne voulait certainement pas devenir comme ses parents. Résultat des courses ?! Il avait posé sa candidature pour les Beaux Arts, direction la France. Cinq ans loin de chez lui, lui avait permis de devenir indépendant et de ne plus tenir compte de ce que ses parents attendaient de lui. Il est ainsi devenu d'abord un critique d'art avant de devenir écrivain. Autant dire que son père l'a dès ce moment là considéré comme un raté, peu importe que ses livres soient des succès et qu'il devienne la nouvelle coqueluche des amateurs de romans policiers et thriller.

Il baisse le regard, ne voulant pas craquer et il sait à l’instant qu’avec ce geste, il vient de signer son arrêt de mort. Il sent ses lèvres se poser sur les siennes, avec une telle force qu'il en reste scotché, incapable de le repousser. Sa main se pose sur sa nuque, se crispe dessus, alors que son autre main s’appuie sur son torse, afin de le repousser à un moment où à un autre. Il ne sait plus ou il en est ou ce qu'il veut, sa tête se bat contre son cœur qui souhaite que ce moment dure pendant des heures. C’est à son tour de reprendre le dessus, de le plaquer contre le mur, de reprendre ce qui semble lui appartenir sur le moment. Et puis, d’un seul coup, en entendant du bruit, des pas, des voix se diriger vers eux, il prends du recul et s’écarte de lui, en faisant quelques pas en arrière. Il passe ma main sur ses lèvres, sur son visage, puis se tourne vers la porte qui s’ouvre. Il reste figé, comme un lapin piégé par les fards d'une voiture, ne sachant quelle attitude adopter. Il décide de faire comme si de rien n'était, adoptant une posture nonchalante, faisant mine de ne pas voir l'air plein de questions de sa soeur et surtout l'expression suspicieuse de son père. A n'en pas douter, son père le tuerait si son nouveau poulain devait voir sa parfaite réputation entachée à cause de lui. Son cher père avait pris sur lui quand Jagger avait décidé de ne plus cacher son homosexualité, jouant de cela pour se faire une image d'homme ouvert et tolérant concordant avec sa nouvelle campagne. Dégoûté par ses manigances, Jagger avait décidé de prendre le large, si possible dans une petite ville où son père ne mettrait pas les pieds pour tout l'or du monde. Il voulait qu'on lui fiche la paix, ne plus servir d'outil dans la carrière de son père. Tant pis pour Milan. S'il le voulait il viendrait le chercher et arrêterait de le faire passer après sa carrière.