Maddox, comme bien souvent, avait passé sa journée à courir dans tout l’hôpital, allant de patient en patient tel une abeille changeant de fleur pour butiner. Autant dire que ce n’était pas de tout repos. Il avait enchaîné les scans, donner des diagnostique, opérer un patient atteint d’une tumeur au cerveau. Bref, il n’avait pas chômé et il n’était alors que quinze heures trente, et il se demandait s’il allait pouvoir achever ce jour-là sans s’endormir dans un quoi tellement il était épuisé de passer des nuits presque entières au Nixon Hôpital, étant parfois de garde. Cependant, le bippeur ne cessa pas de se manifester et il se rendit au chevet d’un de ses patients. Quand il sortit, il tomba nez à nez avec l’un des internes qu’il avait à sa charge et en profita pour lui donner les consignes : « Ah, tu tombes bien Moriarty ! Tu vas faire les vérifications postopératoires de mes patients restants, et ne t’avise pas de te gourer ! » Le jeune homme tout juste sorti de la fac de médecine approuva d’un timide hochement de tête, visiblement impressionné par son supérieur. « Et puis, si tu les as faites correctement, tu auras le droit d’assister à mon opération prévu pour 17h20. » Les yeux du médecin inexpérimenté se mirent alors à pétiller, comme ceux d’un enfant qui découvre un nouveau jouet à Noël. A ce moment là, il vu Jaxhuem entrer dans son champ de vision, et le fusilla du regard avant de se re-concentrer sur son élève. « Bien, à tout à l’heure alors. » Il lui mit plusieurs gros dossiers dans les bras alors que d’autres de ses petits chiens d’internes ne viennent lui lécher les bottes en piaillant autours de lui, tous avide de pouvoir assister à la prochaine opération au bloc.

Il n’avait aucune envie de parler à Jaxhuem, il l’avait évité pendant des semaines, supprimer les dizaines de messages sur son répondeur sans même avoir pris la peine de les écouter. Les gars qui s’accrochaient alors qu’il leurs a fait comprendre que c’était fini, ça avait le don de l’exaspérer. Maddox avait tourné la page, enfin, il essayait de s’en convaincre. S’il ne pouvait pas comprendre que Maddox ne voulait pas rester seulement son amant, et bien, il prenait le risque de le perdre. C’est tout. Leur histoire c’était achevé et il ne comprenait pas pourquoi l’ambulancier s’acharner. Celui-ci fendit la nuée de médecins pré-pubères et tenta un : « Cinq minutes, pas plus Maddox, s'il te plait ...je ... » Alors que le chirurgien le fusilla du regard, il continua : « ...j'ai vraiment besoin de te parler, s'il te plait. » Le neurochirurgien fixa alors les internes pour leur faire comprendre de partir mais ils continuèrent de chahuter dans leur coin, riant à des blagues sur certains patients apparemment. Maddy les fit quelque peu sursauter quand il cria : « Bande de petits crétins sans cervelle, vous n’avez pas de quoi vous occupez !? Aller, oust, du balais ! » Ils s’exécutèrent alors immédiatement, craignant les foudres de leur superviseur. Il s’adressa alors à Jaxhuem, mais son ton était froid, voir glacial : « Je t’écoute, mais soit concis et efficace. Tu as cinq minutes, pas une de plus. »

« Tu sais que c'est compliqué pour moi, je ne peux pas quitter Jessie comme ça du jour au lendemain mais si tu me laisses le temps je ... » Et pour lui, il y avait réfléchi à lui ? C’était quoi ça place dans tout le bordel de la vie de Jaxhuem ? Il ne la trouvait pas. Se cachait, ne pas pouvoir se montrer au boulot comme le fond les autres médecins en couple, ça lui manquait. Il avait marre de ne pas pouvoir sortir dans la rue avec lui de peur de croiser madame Shaw. Lui rêvait de plus à ses côtés, de pouvoir lui tenir la main dans les rues de Little Rock sans craindre les foudres de la femme de Jax, de partir en voyage à l’autre bout du monde ensemble, ou même beaucoup plus simplement, de vivre au quotidien dans le même appartement. Regarder la télé assis dans le même canapé blottît l’un contre l’autre, faire la grasse matinée sans se soucier de l’heure à laquelle il faudra rentrer, faire leurs courses tout les deux comme tous les amoureux le font. Ras le bol des visites express le soir après le travail, qui passent d’ailleurs bien trop vite. Mais tout cela, Maddox ne voulait pas l’avouer à Jaxhuem, il voulait se montrer ferme. « ...je divorcerais. » Balivernes, le chirurgien n’en croyait pas un mot, il lui en faudrait plus que des paroles en l’air pour revenir sur sa décision. Il connaissait Jax, et ne le sentait pas vraiment sûr de lui, et quitter Jessie ne serait pas facile. Il la connaissait depuis bien plus longtemps que lui et avait une petite fille qui ne comprendrait sûrement pas le départ de son père, et encore moins que son futur beau-père soit un homme.

Puis, Jaxhuem s’avança soudain, prenant un Maddox au dépourvu, en l’embrassant. Etrangement, malgré sa colère du fait de se sentir mis en retrait par son amant, se baiser lui fit du bien et lui fit oublier un instant les désaccords qui les liaient. Jax reprit ensuite la parole : « Je sais que ce que je te demande n'est pas facile mais j'ai besoin de toi Maddox, je suis bien avec toi, je suis... » « ...je suis moi, je n'ai pas à me cacher, tu sais tout de moi et je ne veux pas perdre ça, je ne veux pas te perdre toi Maddox...les choses seront différentes cette fois ci, je te le promets ... » Oui, il le connaissait par cœur, oui, il aurait aimé le croire mais ne pouvait se résoudre à lui faire entièrement confiance. Maddox était devenu méfiant, il devrait lui prouver s’il voulait le reconquérir, de simples mots ne suffisaient plus aux yeux de Maddy. Il le fixa, impartial et lui répondit d’un ton neutre : « J’peux pas t’accorder ma confiance comme ça Jax, je me suis senti trahit. Maintenant, il me faut des actes. » Des actes, des vrais. Larguer son épouse, ce qui voulait aussi dire quitter sa fille. Se serait dur, Maddox ne lui avait jamais dit que cela serait facile, mais il pourra toujours compter sur lui, quoi qu’il advienne, tant qu’il lui appartienne exclusivement.