Tu souris. C’est le quinzième sms qu’elle t’envoie en l’espace de deux jours et tu jubiles. Tu sais pertinemment qu’elle est en train de devenir folle. Pourtant tu ne la rappelleras pas. Tu ne lui répondras pas. Bref, tu feras comme si elle n’avait jamais existé.

Tu entres sans prévenir dans son appartement. Des fois ça t’arrive de la surprendre avec quelqu’un d’autre. Et en un seul regard, il vire déjà. Parce qu’elle est à toi et que tu partages pas tes jouets. Mais là elle est seule et son mascara a coulé. Tu sais que c’est de ta faute, parce que ça fait une semaine que tu lui as pas adressé la parole. Pour la narguer, tu avais rendez-vous avec une pétasse de son lycée, chaque jour sur le parking, tu l’embrassais un sourire malsain collé sur ton visage. Et lorsque vos regards se croisaient, tu souriais encore plus. Parce qu’elle était mal et que t’aimais ça. Faut pas se voiler la face t’aime la voir souffrir. T’aime être son Dieu, le centre de son monde. Ca te fait oublier qu’au fond t’es comme elle. A une exception près. Ton Dieu a pris les traits d’un grand et mystérieux brun se faisant appeler ton meilleur ami.

« Maintenant. »

Sans plus de préambule, ni de manière, vous vous sautez dessus. Elle parce qu’elle attend ça depuis des jours et que tu lui manques. Toi parce que t’as envie de sexe et qu’Alex a préféré sortir seul ce soir. C’est la première fois que ça arrive et tu sais pas comment le prendre. Alors tu la baises. Avec violence sans plus de véhémence. Ton corps sur le sien, tu oublies ses cris de douleurs un instant et tu t’abandonnes au plaisir. Puis elle s’endort, dans tes bras comme un couple d’amant après une nuit folle. Sauf que lorsqu’elle se réveillera le lendemain, elle sera seule. Et toi tu oublieras tout lorsque ton regard croisera celui d’Alexei.

Et ce jeu malsain reprendra entre vous. Parce que t’aimes la voir te détruire. Et qu’elle t’aime tout simplement.