tu passes la porte de ton appartement, Monkey ton buldog français te courre dans les jambes, tu trébuches, lui files un coup de pied volontaire. Il grogne, recule de quelques mètres avant de partir en courant dans les toilettes. Histoire de bouder. Tu poses ton sac de courses sur le bar de ta cuisine US, t'ouvres ton frigidaire, vide. Tu marmonnes des mots pour toi-même, claque la porte, ouvre le sac plastique et en sort une bouteille de lait. Tu bois au goulot, et verse le reste dans une gamelle orange fluo où Monkey est écrit en grosse lettre violette. Tu nourris ton chien comme un chat, ce qui est sans doute la cause de son caractère de merde. Tu t'affales sur le canapé, la télé est déjà allumée, t'as simplement oublié de l'éteindre, comme tous les jours. Tu regardes ta montre orange fluo à ton poignet, quinze heure. Tôt. Un paquet de chips au vinaigre déjà ouvert traine vulgairement sur la table basse, tu t'en saisis, en bouffe une ou deux. Dégueulasse. Ta tronche se déforme, t'aimes pas ça et tu le sais pourtant. Tu soupires. Le paquet fini au sol, c'est crade chez toi. Heureusement que tes trois fenêtres permettent à la lumière du soleil d'entrer, sinon tu verrais même pas toutes ces merdes sur le sol. Tu te lèves, tu prends le balais, t'as envie de ranger, et comme tous les jours, tu passes le balais. T'emmène toutes les merdes près de ta porte, tu l'ouvres et tu jettes tout dans le couloir. Tu ris. Tu claques la porte. T'as laissé le balais dehors. De nouveau sur le canapé, tu hurles le nom de ton chien. Monkey arrive en courant, il se met sur ses pattes arrières, tu lui souris. Assis. il t'obéit, tu te lèves, un grand sourire sur la gueule. Couché. le chien noir s'allonge. Tu mimes un pistolet avec tes doigts. BANG ! et voilà ton chien qui se met sur le dos, les quatre fers en l'air, il fait le mort. Un fou rire te prend. Il t'en a fallu du temps pour lui apprendre. Tu lui offres une caresse. T'attrapes ton eastpack, tu sors de l'appartement. T'avais vingt minutes de pause. Elles furent productives.

Where does the good go...
Tu ajustes ta caméra, tu te poses devant, attrape ta guitare. Tu te racles la gorge avant de te mettre à jouer. Dans ces moments là tu es transportée dans un autre monde, tu ne te soucis plus de rien, le plus important est cette musique qui sort tout droit de ton esprit. Ta voix vient accompagner tes accords. C'est une façon comme une autre d'exprimer ce que tu ressens, aussi loin que tu t'en souviennes tu as toujours jouer d'un instrument. Le piano, la guitare ... et depuis quelques années maintenant, tu te filmes. La chanson terminée, tu souris à la caméra, adresses quelques petits mots à celle-ci comme si tu parlais à un public imaginaire. Pas si imaginaire que ça, puisque tu branches la caméra à ton ordinateur. Tu héberges la vidéo sur Youtube. Tu attends quelques minutes devant l'écran, tu ne regardes pas la vidéo, tu as toujours détestais t'entendre chanter. Et te voir, encore plus. Un large sourire se dessine sur ton visage lorsque tu vois le premier commentaire positif. Tu fermes le pc. Tu attrapes ton téléphone portable pour appeler ta sœur. C'est toi qui vient de commenter. un rire. La conversation s'éternise.
Where does the good go ...

Une journée comme les autres. Tu es à la caisse du supermarché, assise sur une chaise des plus confortable ! Le bip incessant des produits ne te tape même plus sur le système, c'est les deux premières semaines que le bruit est infernal, et qu'on l'entend même lorsqu'on essaye de dormir. C'est une habitude à prendre, c'est ce que t'avais dis l'une des filles, tu ne l'avais pas cru, et au final elle avait raison. C'est ce que tu répètes aux stagiaires qui ramènent leur fesses dans le magasin. "Vous inquiétez pas, on s'habitue vite." ou alors c'est juste que l'on devient assez fou pour ne plus l'entendre. Un vieil homme passe devant toi, il te dit bonsoir, tu glousses, il fait jour. Tu n'es pas sûre que ton rire fut apprécié, mais à vrai dire t'en as un peu rien à foutre. Tu bipes sa crème fraiche, ses lardons, son pack de bière. Il te demande un sac. C'est cinq cents le sac. il acquiesce. Tu lui files son sac, t'es même assez gentille pour fourrer ses courses à l'intérieur, tu lui donnes, il paye. Tu ne lui rends pas la monnaie, il est déjà parti. Tu hausses les épaules, tu regardes la queue à ta caisse, immense. Ainsi qu'aux autres. A croire que les gens ne foutent que ça de leur triste journée, les courses. Il y a ceux qui déambulent dans les rayons et achètent seulement ce qu'ils ont vue à la télévision, ou ceux qui achètent seulement les produits en promotion. Tu adores ça, regarder ce que les gens ont dans leur panier, tu ne fais même que ça, et tu te transforme presque en zombie toi aussi, à biper les produit, sans prêter attention aux clients. Disant à peine bonjour, et au revoir. Mais aujourd'hui tu as envie de faire un effort, tu te redresses sur ta chaise. Chose compliquée, étant donné ta position à moitié recroquevillé pendant plus de trois heures. Tu arbores un sourire poli, un sourire idiot. Et c'est une blonde décolorée qui passe à la caisse à ce moment là, elle te dit bonjour, tu n'arrives même pas à répondre tant ton sourire reste figé. Tu regardes le tapis gris sale, t’attrapes la boite capote rose bonbon, tu lis "pour une plaisir intense", tu regardes la blondes, de nouveau le paquet, tu ris, tu finis par le passer devant le scanner. Viennent ensuite les plats surgelés à faire en une minutes au micro onde- tu le sais, t'es une adepte de ces merdes- les divers paquets de bonbons, et les cannettes de sodas, une de bière. Celle-là est vraiment dégueulasse. tu lui dis ça d'un ton amusé. Elle répond à ton sourire, ça te fait un petit truc dans le ventre, t'es heureuse. Sans raison. Ton imagination se met en marche, tu la regardes de haut en bas quelques secondes, des idées pleins la tête. Tu te mets à siffloter en lui indiquant le prix. Elle te donne des billets tout chiffonnés que tu fourres dans ta caisse. Elle s'en va, et toi tu te lèves d'un bond. Sara, tu peux me remplacer. Steuplait ? tes yeux de cocker ont encore gagné. Tu sors du magasin à grande vitesse, on pourrait croire que tu poursuis cette jolie blonde, mais pas du tout. Tu rentres chez toi. Arrivée dans ton salon, Monkey te saute dessus, tu le pousses d'un coup de genoux. Il n'insiste pas. Tu t'approches de tes guitares, accrochées au mur elles prennent la poussière. Tu chantonnes de nouveau, t’attrapes un des instruments, tu souffles sur le manche, la poussière s'envole quelque peu. Assise sur le canapé, tu commences à jouer, cette mélodie qui te trottait dans ta tête lorsque Blondie était en face de toi au supermarché. Des heures durant. Look me in the eye and tell me you don't find me attractive.