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 Desya ∆ Burn it down.

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Harvey I. Sullivan

Harvey I. Sullivan

Avatar : Aaron Johnson.
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MessageSujet: Desya ∆ Burn it down.   Desya ∆ Burn it down. EmptyMer 5 Sep - 15:14

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    Sa tête tournait. A moins que ce ne soit le monde autour de lui qui tanguait, qui vacillait pour dépérir un peu plus chaque jour. Oui, c’était ça. Le monde, SON monde partait en vrille. Plus rien n’avait de sens. Enfin, est-ce que sa vie en avait déjà réellement eut un ? Non, pas qu’il se souvienne. Mais ce soir, si la tête d’Harvey tournait, ce n’était pas à cause des questions qui le torturaient mais à cause de la coke qu’il avait pris et surtout, à cause de la vision fantasmagorique qu’il avait en face de lui. Il était là, Desya Ashes, mannequin reconnu, qui faisait la une de nombreux magasines. Combien y avait-il de chances pour qu’en sortant ce soir, le jeune homme ne le croise, lui ? 1 sur un million. Et pourtant, ça arrivait. Il fallait qu’il se trouve dans la même boite que ce mannequin, représentant la tentation sous sa forme la plus vicieuse ; humaine et donc, consommable. Combien de fois avait-il rêvé de lui, ou plutôt, avait-il fantasmé ? Trop de fois, malheureusement. Avec ces rêves, Harvey sentait son hétérosexualité lui filer entre les doigts. Il se rendait bien compte que pour une fois, il ne pouvait pas trouver d’excuses, alors que ça avait toujours été le cas auparavant. L’héritier s’était convaincu que sa première expérience homosexuelle avait été le fruit d’une simple curiosité, une expérience comme une autre. Sa deuxième expérience ? La faute de la coke et de l’alcool, il ne savait pas ce qu’il faisait à ce moment là. Et maintenant, il était encore plus perdu, ignorant d’où provenait ces rêves qui lui faisaient totalement perdre la tête.

    Cependant, il ne pouvait s’empêcher de fixer cet apollon qui se trouvait à l’autre bout de la boîte. Il essayait de regarder ailleurs mais il avait l’impression de le voir partout. Lorsque leurs regards se croisèrent, Harvey se retrouva totalement figé, sa respiration se saccadant. Comment réagir ? Il détourna le regard, faisant comme si il ne le fixait pas depuis déjà une demie heure. Le jeune homme se leva même et alla vers les toilettes. Il se passa de l’eau fraiche sur le visage avant de fixer le miroir, essayant de se reprendre. Il fallait qu’il arrête, qu’il se reprenne. Après tout, il était hétéro, pas vrai ? Un hétéro n’avait pas ce genre de pensées. Il essaya de se rentrer ça dans le crâne, de se persuader lui-même. Nul doute que ce soir, il repartirait avec une fille trouvée au hasard, fille qu’il allait sauter plusieurs fois cette nuit pour se donner l’illusion d’être totalement hétérosexuel. Après quelques minutes, il revint dans la boîte, commandant une autre boisson rapidement servie.

    « Haaaarvey ! Qu’est-ce que tu fous tout seul ? Viens, j’vais t’amener à une table juste DE-MEN-TIELLE ! » Il tourna la tête vers Marley, un ami qu’il croisait souvent en soirées. Le beau brun n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, il fut amené à un de ces coins fréquentés par les habitués de la boîte. Et là, de nouveau, il se trouva à quelques centimètres du fameux Desya. A croire que le sort s’acharnait contre lui. Il ne savait pas quoi faire. Si Harvey partait, ça serait sans doute assez suspect. Vraisemblablement, il n’avait pas le choix et allait devoir affronter cette situation pour une fois. Il se rendit compte qu’il devait avoir l’air stupide à rester silencieux comme ça, d’autant plus qu’il n’écoutait même pas ce que Marley avait dit à son sujet. « Harvey Sullivan. » se présenta-t-il donc finalement, s’adressant à tous ceux présents. Bien que son regard était rivé sur Desya.
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H. Desya Ashes

H. Desya Ashes

VOLATILE TIMES

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MessageSujet: Re: Desya ∆ Burn it down.   Desya ∆ Burn it down. EmptyJeu 6 Sep - 14:09




Son absence. Sa putain d'absence me rendait dingue et pourtant c'était moi qui avait pris la porte, qui lui avait craché à la figure que tout était fini. C'était peut-être pire que la drogue sur un point de vue psychologique. Les questions existentielles s'intensifiaient à chaque fois. Elles mâchaient lentement la logique éteinte. Lorsque je comprenais le désastre, l'effroyable apocalypse de nos ombres, j'avais l'insatiable envie de me buter. De simplement disparaître. Le temps me faisait du mal, tout comme la continuité de ces autres que je n'ai jamais véritablement apprécié. Je vivais dans le mensonge, dans l'illusion d'une vie parfaite. J'étais jeune, j'avais l'argent, j'avais les amis et la notoriété mais qu'est-ce que j'en avais à foutre au final. Une mélodie qui sonne faux, uniquement présente pour étouffer les cris de la déraison. J'ai arrêté de compter les envies de destruction. Les envies de meurtre aussi. Auparavant, j'aurais pu me soulager en le mordant avec ma haine, en laissant des cicatrices sur son âme déjà abîmée par le passé. J'aurais pu lui dire les mots les plus ignobles, le laisser crever en le regardant me supplier. Pour finalement, l'embrasser encore et encore jusqu'à l'extinction même de nos souffles car au fond, derrière ma colère venimeuse, il y avait le plus grand amour qu'il soit. L'amour par définition. Celui qui vous tue lorsque l'être aimé n'est pas dans les parages. J'avais l'impression de me retrouver dans une situation déjà connue : La désintoxication.

J'avais dans ma tête, les mêmes supplications inavouées. Les mêmes envies de suicide amères qui me paralysaient lorsque j'étais tout seul. La même haine et la même violence lorsque je n'avais pas ma dose. Ma dose, c'était lui et la dose, je l'avais fuit. S'occuper l'esprit, arrêter de planter mes rétines dans nos souvenirs en poussières. Arrêter de rejouer les scènes de nos passions. Arrêter tout court, de lui donner de l'importance. De le faire exister dans ma mémoire. Les chemins étaient flous, les sentiments en bordel. Les nuits s'enchaînaient, tout comme les corps. On se servait et on partait, c'était si simple et si sale à la fois que ça me donnait l'envie incandescente de vomir l'intérieur. De vomir les larmes qui ne sont jamais sorties mais qui n'attendent que ça. Fermer les yeux, c'est la chose que j'arrive à faire. Faire semblant que tout va bien, que l'image parfaite que je renvoie n'est pas un mensonge. J'ai eu envie de la brûler cette image, tant de fois. Parce qu'elle était fausse et que la plupart des gens s'extasiaient dessus. Qu'est-ce qu'ils feraient s'ils voyaient l'autre face ?

L'explication de mes divergences. L'explication de ma présence dans cette boîte. M'occuper l'esprit, faire comme si rien ne s'était jamais passé. Faire comme si je ne l'avais jamais rencontré, cet être aux rythmes irréels. Celui qui m'avait fait trembler. J'ai croisé des gens, bu quelques verres. J'ai laissé la fausseté des rires s'échapper d'entre mes lèvres, j'ai répondu « je vais très bien et toi ? » alors que la vérité n'était qu'un silence défigurant. J'ai repris un verre puis je me suis laissé emporter par la foule, par des soit disant amis qui vous lâchent dès que vous n'êtes plus dans la course mais en attendant, vous devez agir comme s'ils étaient vos meilleurs amis. Sinon, vous n'avez plus aucune valeur. Puis j'avais la sensation d'être observé, un pressentiment. Ce genre de chose sur lesquelles on ne pose pas de mot. J'ai cherché un regard, puis j'ai fini par m'accrocher à des iris bleutées. C'était un homme, plutôt pas mal. Mais il a détourné le regard aussitôt et moi j'en ai fait de même en reprenant des conversations qui ne m'intéressaient même pas. Au bout d'un certain moment, on m'a emmené à une table où plusieurs personnes habituées s'étaient groupés. Il y avait des femmes au visage enfouis sous une couche de maquillage impressionnante, deux ou trois blondes peroxydées. Et des mecs qui n'étaient présents que pour épater la galerie. J'écoutais les exclamations sans vraiment les comprendre. Tout résonnait comme un écho, un son indistinct qui ne m'intéressait pas. J'ai sorti une cigarette, que j'ai allumé, tout en observant tout ce beau monde s'esclaffer.

Un des gars avait ramené un ami à lui et quand je l'ai regardé, j'ai trouvé l'homme de tout à l'heure. Alors que son ami était en train de le décrire, du moins très vaguement, la même sensation était revenue. Le même regard. Je n'ai fait que le soutenir en fumant ma cigarette jusqu'à ce qu'il se présente enfin. « Harvey Sullivan. » Harvey Sullivan. Le regard azur avait enfin un nom. Je faisais tomber mes cendres dans l'un des cendriers en laissant une nouvelle bouffée de nicotine s'emparer de mes poumons. Puis je lui ai souris légèrement, un rictus qui n'en été pas vraiment un. Une apparence qui s'ajoutait à la liste déjà très grande. « Enchanté, je m'appelle Desya. » La vraie vérité, c'est que je n'avais aucune idée de qui était ces gens, eux par contre ils savaient mon nom par je ne sais quel miracle mais j'avais fini par m'habituer. Parler à des inconnus, les oublier ensuite. C'était devenu un automatisme. Les gens étaient éphémères et je n'avais pas vraiment envie qu'ils restent dans ma tête. Le timing n'était pas bon. Je connaissais les conséquences. J'attrapais mon paquet de clopes, pour le lui tendre ensuite. Il n'avait pas vraiment l'air de les connaître non plus, ces gens. On était donc pareils sur ce point là. « T'en veux une ? »


Dernière édition par H. Desya Ashes le Jeu 6 Sep - 19:09, édité 1 fois
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Harvey I. Sullivan

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MessageSujet: Re: Desya ∆ Burn it down.   Desya ∆ Burn it down. EmptyJeu 6 Sep - 18:46

    « Enchanté, je m’appelle Desya. » Je sais, faillit-il confesser. Heureusement pour lui, il parvint à se retenir avant de commettre une bourde monumentale. Harvey ne voulait surtout pas montrer qu’il l’avait reconnu puisque ça pourrait vouloir dire qu’il s’intéressait aux mannequins hommes et que donc, il était peut-être gay. C’était pas le cas, du moins, il essayait de s’en persuader comme il le pouvait. Bref, il n’avait pas envie de lui parler, de peur de céder à ses désirs. Il aurait voulu partir loin de cette tentation qu’il représentait, mais comment faire ça sans avoir l’air suspect ? Le fait qu’il n’était pas à l’aise risquait de se voir et ce n’était pas ce qu’il voulait. Le jeune homme pensait alors que Desya se chargerait de l’ignorer, ou ne lui parlerait que très peu. Après tout, il n’avait aucune raison de lui parler, si ? « T’en veux une ? » lui demanda pourtant le mannequin en lui tendant son paquet de cigarette. Si même lui s’y mettait en lui parlant, Harvey ne donnait pas cher de sa volonté déjà faible de résister et de se conduire en parfait hétérosexuel. Il saisit tout de même une cigarette et la porta à ses lèvres pour l’allumer. « Merci. » dit-il simplement avant de tirer une première taffe.

    Il était tout de même assez étrange de voir à quel point il se voilait la face, préférant se torturer à l’aide de nombreuses questions plutôt qu’avouer la vérité pure et dure, alors qu'il était toujours réaliste en temps normal. Mais il avait vécut dans une famille peu tolérante, qui avait toujours traité les gays en inférieurs. Evidemment, lui, il ne voyait pas ça comme ça. Chacun fait ce qu’il lui plait après tout. Mais en ce qui concernait sa propre personne, là encore, les choses étaient différentes. Il ne parvenait pas à l’accepter et luttait sans arrêt contre lui-même, détestant ces envies qui allaient finir par le tuer, se détestant par la même occasion. Au fond de lui, il savait qu’il ne résisterait pas éternellement et qu’un jour ou l’autre, la vérité finirait par éclater. Sauf que pour l’instant, il arrivait encore à se convaincre lui-même de son hétérosexualité alors ce n’était pas demain la veille qu’il allait tout avouer. Bref, il tira une deuxième taffe sur la cigarette offerte par Desya - si seulement on lui avait dit quelques jours plus tôt que le mannequin sur lequel il fantasmait souvent lui offrirait une cigarette et lui parlerait, il aurait certainement éclaté de rire, comme souvent lorsqu’il trouvait quelque chose ridicule -. « Ton visage me dit vaguement quelque chose, on s’est pas déjà croisé quelque part ? » Question de merde. Mais c’était un moyen de couvrir ses arrières, si jamais le beau brun avait remarqué le fait qu’Harvey avait passé un certain moment à l’observer. Il suffirait de dire qu’il cherchait à le resituer et tout irait bien. Enième mensonge de la soirée, rien n’allait bien et ça allait en empirant. Le reste de la soirée serait probablement semblable aux enfers. Et lui, il discutait tranquillement avec son tortionnaire, faisant comme si la troisième guerre mondiale ne faisait pas rage dans son esprit.
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H. Desya Ashes

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MessageSujet: Re: Desya ∆ Burn it down.   Desya ∆ Burn it down. EmptyMer 12 Sep - 22:11


Un remerciement et puis, plus rien. Mon regard restait pourtant fixé sur lui, comme pour analyser, fouiller et découvrir des choses que lui-même ne comprendrait pas. Une vieille habitude pour combler le vide, pour actionner les neurones en pleine léthargie. J'ai simplement gardé le silence, puisque parler n'avait jamais été mon fort. D'avantage lorsqu'il s'agissait d'inconnus. Harvey avait toutes les caractéristiques de l'inconnu. Jusqu'ici, ce n'était que ma politesse maladroite qui s'était exprimée, tout le reste était en suspend. Peut-être un peu trop haut. Contrairement à ce que les gens pouvaient penser, je n'étais pas ce genre de mec avec des amis à la pelle. Des visages flous, parfois les esquisses d'un corps qui finissent par être oubliées le lendemain. Tout ça est éphémère et moi aussi alors je ne vois pas la réelle utilité d'aller plus loin que les apparences et pourtant, en observant le monde, en concentrant mon attention sur Harvey, j'agissais en contradiction. Les bruits alentours s'échouaient dans ma tête comme des murmures atrophiés. Des répercussions inutiles qui feraient certainement naître une migraine plus tard.

Je terminais ma cigarette, l'écrasant dans l'un des nombreux cendriers qui trônaient sur la table. Puis j'ai simplement continué à marcher dans ce vide inconsciemment. Dans ce vide où l'ombre du passé n'était pas, où il ne restait plus que des flashs intercalaires de ce que j'étais auparavant. Je cherchais quelque chose à laquelle penser, je cherchais quelque chose mais le quelque chose se résumait au rien. La fatigue s'était emparée de l'esprit et le corps n'était qu'un outil de mensonges. Le faire paraître englobait mon mode de vie. C'était plus simple, de mentir. De faire croire par un faux sourire, par un faux regard que le monde m'offrait tout ce dont j'ai pu rêver. Il y avait beaucoup d'inutile, et l'inutile me froissait de plus en plus. « Ton visage me dit vaguement quelque chose, on s'est pas déjà croisé quelque part ? » La voix d'Harvey m'avait coupé du néant et le flux de pensées s'était arrêté aussitôt. Je l'ai regardé à nouveau quelques instants avant de répondre à sa question, qui sortait un peu de la norme, je dois dire. Mais c'était plutôt une bonne chose. « Hm.. Non, je ne pense pas. Enfin si c'est le cas, je ne m'en rappelle plus. Désolé. » C'était sur le ton de l'amusement mais enfin de compte, ça aurait très bien pu être possible. Et ce n'était pas réellement une fierté.

Et je n'aurais pas cracher sur le fait d'avoir passé du temps avec Harvey lors d'une soirée peut-être un peu trop arrosée pour que je puisses me souvenir de son visage. C'était peut-être ça le plus pathétique dans l'histoire. Les corps et les actes physiques me faisaient croire à une vengeance qui n'avait pas lieu d'être. Les saignements ne s'arrêtaient pas à l'intérieur, j'avais toujours ces images déchirantes en moi. Le nombre d'hommes et de femmes que je pouvais voir en une journée était assez important, trop important pour que la certitude de l'avoir rencontré s'affirme. « J'ai du mal à me souvenir des gens, surtout lorsqu'ils sont que de passage et puis ça ne fait pas longtemps que je suis en ville. Tu connais bien le coin, toi ? »
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