D'aussi longtemps que je m'en souvienne j'ai toujours été lesbienne. Je veux dire, mes barbies couchaient ensembles, les contes de fée se finissaient sans prince, et je détestais déjà le rose. Mais ça, c'est pas le détail qui fait de moi une brouteuse de minou accomplie. Bien entendu, je vous vois déjà avec vos questions de lesbiennes peu rassurées par le coming out. Alors laissez moi vous raconter how i met your mother quelques anecdotes à propos de ce petit moment.

Déjà je vis dans une maison avec sept autres nains habitants sans compter les parents. Donc le coup du " je révise en haut avec une copine " n'a jamais été un super plan pour me taper une fille. Et mes frères et soeurs ne comptent plus le nombre de fois où je me suis retrouvée dans une position gênante pile au moment où ces cons ouvrent la porte, toujours sans frapper parce que c'est plus drôles de me découvrir entre les jambes d'une fille que le nez dans mes bouquins. J'ai donc fait impasse sur le tragique et mélodramatique petit speech sur ma sexualité, tout le monde étant déjà au courant dans ma demeure.

Après là où ça se corse c'est la réaction de mes amis proches. Faut dire qu'en ayant été sauté par la moitié des mecs de la bande, apprendre que moi, la chaudasse accomplie était en vérité une lesbienne repentie, ça a pas plus à tout le monde. Mais on s'en fout, on a qu'une vie autant en profiter avant d'être si ridée que même la peau coincée dans un ventilateur on n'y verrait encore des rides.
Une fois la barrière amicale franchie, j'ai enfin pu profiter de mon nouveau statut de serial loveuse. C'est comme ça que je suis devenue la salope du quartier. C'est très facile, il suffit d'avoir une bonne libido, une nymphomanie assez avancée et le goût de la bonne chair et le tour est joué, la boucle est bouclée, bref vos frasques deviennent encore plus célèbre que les déboires de Paris Hilton et Lindsay Lohan réunies.

Evidemment comme un problème ramène toujours sa bande de pote, il a bien fallut que je fasse taire ses rumeurs. Me voilà donc en couple. Croyez-le ou non, je suis avec cette jolie blonde à forte poitrine aussi réelle qu'une licorne qui danserait sur un mashup de Nyan Cat et d'Oppa Gangnam Style. Non sérieusement, elle s'appelle Laora, et le premier qui l'approche je lui pète les dents et je refais sa face à l'aide d'un escalator.

Avec ce nouveau statut, je dois donc modérer mes paroles, mes actes, ma vie sociale, c'est l'enfer, je vais crever, mais ça fait plaisir aux parents et au quartier qui laissent enfin leurs adorables filles de seize ans sortir le soir et profiter de la vie. Sauf que le jour où on m'enfermera dans la routine et la normalité, il est pas encore arrivé. Et puis si j'ouvrais pas ma gueule pour me plaindre qui le ferait ?

Tout ça pour dire qu'y a cette fille. Non je me la joue pas romantique, juste intriguée et avide. Elle est blonde, à forte poitrine (sisi) sauf que là où ça se complique c'est qu'elle prend Jésus avec son bol de chocolat chaud tous les dimanches. Pour les retardés du bulbe, Mademoiselle Fantasme, est catholique ET pratiquante. Et même si le trip bonne soeur est vachement bandant, elle et moi on n'est pas encore sur la même longueur d'onde, je vous laisse bien entendu deviner ce qu'elle pense à mon sujet.
Dieu a dit aime ton prochain. Bon il a aussi dit de ne pas consommer avant le mariage et que les homo c'est caca, si je me souviens bien de mes cours de catéchisme que j'ai eu en maternelle. Mais si j'étais Dieu, j'aurais rajouté une close, du genre t'as le droit de dévergonder la petite Kovasleski si c'est pour son bien. Parce que je vous assure que c'est pour elle que je fais ça, pas juste pour mon propre plaisir personnel.
Égocentrique moi ? Jamais !

PS : Si tu vois ce post Laora, je jure sur la Bible de ta soeur, que c'est de toi que je parlais, et que je n'ai jamais au grand jamais regardé par le trou de la serrure pendant que ta soeur se lavait.