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 lost in the echo (wolf)

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H. Desya Ashes

H. Desya Ashes

VOLATILE TIMES

Pseudo : intodust.
Avatar : ashley stymest.
Crédit : americano (avatar)


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MessageSujet: lost in the echo (wolf)   lost in the echo (wolf) EmptyMer 5 Sep - 14:50




C'est imperceptible. On ne se rend jamais compte du vide dans lequel on tombe. Des conséquences qui briseront nos os puisqu'on se pense invincible. Indestructible. Je m'étais longtemps cru invincible. Homme de fer, auquel on avait arraché le cœur à la naissance. Enfant du vide et pourtant plein de destruction. On se lasse de tout, même de l'utopie. L'amour et toutes ces conneries. J'ai aimé et j'ai perdu. Tout et rien. J'en sais rien. Je préfère inventer, couvrir les plaies avec des mensonges, avec l'illusion d'une force mentale qui s'est éteinte dans le creux de ses reins. Puis finalement, j'étais parti et l'absence creusait le fond. Pour encourager la chute de l'âme. L'âme en lambeaux de s'être attaché, d'avoir subit l'ignorance, la jalousie, les futilités. Les cris n'ont pas éteint les flammes. Ils n'ont fait que raviver l'incendie déjà bien entamé. C'est débile, insensé. Le gosse insensible qui s'efface pour les sentiments. C'est l'ironie qui se fout de ma gueule. L'ironie qui dévore les restes de fierté. Je m'ennuie, toujours. Je l'attends peut-être encore. Peut-être que je l'attendrais toujours et ça doit être la raison pour laquelle je le déteste autant. D'avoir de l'importance. D'avoir mon attention. J'ai jamais voulu que ça arrive, qu'il me prenne, qu'il m'arrache et qu'il me déchire. J'ai jamais voulu qu'on s'aime comme ça, qu'on s'aime à mourir. À se jeter dans le vide, sous un train. À se passer la corde au cou et à pousser la chaise. (est-ce que j'arrêterais de t'aimer si je me fous en l'air ?) Le pathétique dans toute sa splendeur. La dévotion dévastatrice. Va te faire foutre. Combien de fois j'ai du lui dire. Va te faire foutre, j'en ai rien à battre de ta gueule. (mensonge) Alors ouais, je suis parti. Dans quelle direction, dans quel but. Qu'est-ce que j'en sais.

Ça faisait des heures que j'étais là, planqué dans le noir. Allongé à laisser le cerveau rejouer les scènes de la cécité, des plaisirs vagabonds qui illusionnent et entaillent une fois que tu as compris. La nicotine plein les poumons, léthargie des nerfs et du masochisme. Je laissais les minutes se dérober sous mes souffles, sous la nostalgie bouffante qui séduit les pensées. Il était plus là. Il était plus là. Alors pourquoi il restait dans ma tête ? Pourquoi il étranglait mes poumons avec son absence ? J'avais pas envie de me lever, j'avais pas envie de brûler. Je voulais juste crier pour qu'il se barre et pour que dans ma mémoire, il ne reste plus que la séparation. La libération peut-être. La colère était diffuse, elle se promenait sur la colonne. Griffait parfois les vertèbres. Elle était toujours là, constante et assassine. Constante et libertine. Je cherchais une évasion, une liberté insaisissable. J'aurais pu rester là et attendre la fin, attendre que l'éternité s'émiette dans le bas de mon ventre. Attendre que la poussière de mes douceurs m'emporte avec elle. Mais je me suis levé, j'ai enfilé ma veste en cuir et je suis sorti de la bâtisse. La villa. Bien trop grande pour une seule personne, bien trop prétentieuse pour une seule personne mais claquer mon frique faisait partie de mes occupations futiles.

J'ai quitté la tranquillité du quartier pour me fondre dans la masse nébuleuse. Dans l'euphorie toxique qui crissait dans ma boîte crânienne. J'ai le cœur qui suffoque mais je préfère crever plutôt que de montrer quoi que ce soit. L'acidité se déplace dans mes veines, comme une religion païenne. Comme une poésie brisée. Comme un masque d'infinité. Je bouscule des corps, des squelettes plastifiés, jusqu'à la rue. En face de l'immeuble jusqu'à la porte. J'ai pas compté les escaliers, j'ai compté les pas qui m'éloignaient. Qui grandissaient. Les kilomètres qui dégradent l'impensable. Wolfgang. À l'oreille attentive. Au teint pâle, aux joues creusées par ce que je ne comprenais pas. Il me faisait cracher l'inutile. C'était l'ami, celui qui t'aide même quand tu gardes le silence. Celui qui reste alors que tout le monde est parti. Il était abîmé, ça se voyait dans le puits de ses yeux. Dans l'éternité de ses souffles mais son silence scellait ses lèvres. Scellait son cœur. J'attendais de comprendre, j'attendais qu'il me fasse assez confiance pour enfin m'oublier. Parce qu'il n'y avait pas que mes paroles. Il y avait les siennes qui restaient inconnues mais tout son corps parlait à sa place. Tout son corps criait peut-être la vérité. J'ai toqué. Attendant, appuyé contre l'encadrement de porte, qu'il m'ouvre. J'avais besoin d'anéantir les pensées, d'écouter celles des autres. Celles de Wolfgang surtout.
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Wolfgang Trush

Wolfgang Trush

Pseudo : ikyrel.
Avatar : Baptiste Radufe.
Crédit : AEROPLANE.


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MessageSujet: Re: lost in the echo (wolf)   lost in the echo (wolf) EmptyMer 5 Sep - 16:04


Tourner en rond. Comme un animal en cage. La solitude rend agressif, c'est connu de tous. À force de vivre seul, caché dans un appartement sombre, j'ai appris à montrer les crocs dès que la menace est présente. Maintenant le lion est blessé, il panse ses blessures dans l'attente d'une résurrection prochaine. Et il attend, il attend. Il se voit mourir, aussi, peu à peu, mais il se voit. Sa peau qui pâlit, ses yeux qui se vident doucement, sa vie aspirée par la maladie. Je regarde la télévision, zappant sur des chaînes idiotes, sans grands intérêts. Mes rideaux sont fermés, et seule une lumière tamisée demeure dans mon antre. Pourquoi je me cache, pourquoi j’ignore l'extérieur, pourquoi je ne m'intègre pas ? Je connais, je connais si bien les réponses. Se priver, faire attention, se fixer des limites ne jamais franchir la ligne blanche. Je me bats vainement, car je sens, tout au fond de moi, dans le creux de mon ventre, dans mon cerveau hébété, dans mes membres fatigués, que la fin arrive bientôt. Je crois que là-haut, y a un mec qui se fout bien de notre gueule. Mes prières muettes, il en a rien à foutre. Je ne veux plus qu'on me fasse croire qu'il m'a infligé ce mal pour me punir de ma bêtise et pour m'apprendre le mot prudence. Quel connard, ce Jésus.

Et puis des coups, contre la porte. Un inconnu dans l'antre du lépreux, voilà qui est audacieux. Je me sens gagné par l'anxiété et l'inquiétude. Je me lève, amorphe, les cheveux probablement en bataille. Mes médicaments sont éparpillés sur la table qui se trouve derrière moi. J'ouvre la porte, puis je reste sans voix, le souffle un peu coupé par l'apparition. Desya. Ce garçon là, qui écrivait. Avec qui j'avais échangé longtemps durant, en lui cachant mon lourd secret, en défigurant la triste réalité. Comment je le considérais ? Comme un ami, un vrai. Pas celui qui te lâche parce qu'il apprend que tu es séropositif. Je sais que Desya est le genre d'épave psychologique, que la douleur mentale habite le regard, qui est habité par des idées noires. Je l'apprécie réellement, pour ses mots qui rassurent, son assurance, pour ce qu'il a fait et ce qu'il continue de faire. Ça me fait mal de lui avoir menti, parce qu'il peut bien me haïr, maintenant. Prendre la porte et ne jamais revenir. Je lui faisais un demi-sourire. Certes teinté de tristesse, mais un sourire tout de même. Je n'arrive pas à manifester ma joie, je n'arrive pas non plus à être optimiste, à me sentir capable de rire. Je vis un coup dur depuis trois ans.

Rentre ! je marmonne avec empressement, la voix qui tremble. Je referme la porte, puis me dirige vers le frigo. Je sors deux verres, une bouteille de rosé. Je nous sers. Mal à l'aise, honteux, les joues roses, je pousse les médicaments loin de moi. C'était devenu un vrai fléau. Ça l'est toujours. Je suis content de te savoir là. Comment tu vas ? le débit de mes paroles était bien trop élevé. Les doigts tremblants, je sers les deux verres puis j'en pousse un vers Desya. Je me lève, agité, puis je vais ouvrir les rideaux. Aveuglé par la brusque lumière, je cligne des yeux, puis je regarde les médicaments, paniqué. Je prends les boîtes puis les balance dans un placard. Excuse moi, c'est le bordel. c'est le bordel où exactement ? Dans ma tête tout autant que dans l'appartement. C'est le bordel dans mon corps, c'est le bordel partout. C'est la honte, les pleurs, la peur, la haine, le trop, le rien.
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H. Desya Ashes

H. Desya Ashes

VOLATILE TIMES

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MessageSujet: Re: lost in the echo (wolf)   lost in the echo (wolf) EmptySam 8 Sep - 13:56


J'aurais pu aller n'importe où. Mélanger les corps autant que les noms. M'abrutir l'esprit plus qu'il ne l'était déjà par les artifices. J'aurais pu marcher vers nulle part, boire pour désinfecter les cicatrices internes. J'aurais pu faire les conneries habituelles que je m'appliquais à faire pour oublier, pour cesser d'y penser ne serait-ce que quelque minutes mais à la place de ça, j'avais toqué à la porte de Wolfgang. Parce que sa présence, l'air de rien, m'apaisait plus que je ne le pensais. Il était rare que l'on rencontre des gens de confiance. Du moins, il était rare que j'en rencontre. Wolfgang faisait partie de ces rares exceptions, de ces gens qui avaient su m'attraper par le cœur, par l'esprit aussi. Il y avait quelque chose de touchant en lui, au-delà de son apparence fragile, au-delà de ses souffles perdus et de son regard éteint. Il y avait les valeurs que d'autres ont oublié depuis longtemps, préférant l'inutile à l'origine. Si Wolf faisait partie de mon entourage, ce n'était pas parce qu'il me cirait les pompes avec des phrases bien tournées et des mots mielleux et faux, c'était parce qu'il était vrai. Dans un paradoxe qui était difficile à saisir. Je nageais dans la confusion, les vagues de doute m'enveloppait tout entier pour me remettre en question. Je n'étais plus certain de rien. J'avais l'étrange sensation d'être seul dans la foule, bercé par les déceptions violentes. Elles me giflaient toujours, elles me faisaient toujours autant de mal et pourtant, je l'avais su, que cela arriverait. D'ailleurs, je le savais toujours, que quoi que l'on fasse, on est seul.

La voix fébrile de Wolf m'avait sorti de mes pensées, il m'avait invité à entrer. Le demi-sourire qu'il m'avait offert ne faisait que confirmer ma présence ici, sur le pas de sa porte. C'était mon ami, quoi qu'il se passe, quoi qu'il fasse. Et mes principes étaient peut-être les seules choses que je respectais. Je lui avais rendu son sourire et puis j'ai pénétré dans l'appartement. Il y faisait sombre, les rideaux étaient tirés, comme pour fuir les faisceaux de lumière. Après avoir refermé la porte, il s'était empressé d'attraper deux verres et de sortir une bouteille de rosé. Je m'étais assis dans le canapé du salon, en attendant qu'il nous serve tout les deux. L'atmosphère était pleine d'une nervosité qui n'avait pas vraiment lieu d'être. Je ne voulais pas le mettre à l'aise, ce n'était pas mon intention mais je pense que c'était en lui, que quelque chose s'était brisé depuis longtemps et qu'il n'arriverait jamais à être à l'aise réellement. Je suis content de te savoir là. Comment tu vas ? Il avait poussé un de verres vers moi, puis il s'était relevé pour laisser la lumière s'imprégner de la pièce. Il faisait sombre, tellement sombre dans cet appartement qu'il était facile de deviner le moral de Wolfgang. Moi-même, j'agissais de la même chanson durant les périodes de troubles. Une fois les rideaux tirés, son agitation s'était amplifiée, à la vision des boîtes ainsi que des plaquettes de pilules. Je l'observais en silence, en attendant qu'il cesse, qu'il se calme peut-être. Je n'étais pas venu en juge, j'aurais été mal placé. Excuse moi, c'est le bordel.

Au timbre de sa voix, j'avais reconnu la perdition peut-être, je le regardais toujours en me demandant pourquoi est-ce qu'il s'excusait. Vraiment, pourquoi il le faisait ? C'était sûrement à moi de le faire. C'était moi qui été venu chez lui, qui l'avait dérangé peut-être mais je ne voulais pas qu'il laisse la solitude le dévorer. Merci pour le verre, au fait. J'en bu une gorgée pour le reposer ensuite puis, je posais mes yeux sur Wolf à nouveau. On fait aller mais on s'en fou. Je suis venu pour toi, pour prendre de tes nouvelles et t'excuse pas pour le bordel, t'es chez toi. Je lui avais souris en terminant ma phrase. Je lui avais souris sincèrement. Il y avait toujours la confusion pourtant, l'incompréhension aussi. Je ne faisais pas partie de ces gens qui parlent simplement et je ne savais pas comment m'y prendre pour remonter le moral à quelqu'un. Je savais juste que je savais être présent, s'il le fallait. Et que je voulais l'être pour Wolfgang. Il fallait qu'il en prenne conscience, je pense. Dis-moi comment tu vas et arrête de toucher à tout, comme si en sortant d'ici, j'allais te juger. Tu sais bien que je suis pas comme ça, t'as pas à te sentir mal à l'aise avec moi, Wolf. 
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